dimanche 1 mai 2011

Guerre économique, économie de combat, géoéconomie …

 

Si ces concepts vous attirent ou vous intriguent mais restent très vagues pour vous, je vous recommande la lecture de l’excellent ouvrage de 124 pages disponible sur le site Infoguerre.fr et intitulé “La France doit dire non”. Même si elle date de 2003 cette étude garde toute son actualité !

 

Après une analyse des pratiques existantes dans ce domaine chez nos grands alliés et compétiteurs que sont les Etats-Unis, l’Allemagne et le Japon, les auteurs dressent le tableau des handicaps de la France dans ce domaine mais aussi des actions possibles pour créer une véritable culture partagée du renseignement et des bénéfices à tirer de la mise en pratique de ces concepts.

 

En fait, nos grands partenaires ne sont, comme on le sait, jamais dénués d’arrières pensées dans leurs actions économiques et géopolitiques et cherchent toujours avant-tout à protéger leurs intérêts. La France fait souvent preuve d’angélisme et de candeur dans le domaine.

 

Basée sur le constat que “l’information est devenue une arme”, la pratique économique de notre temps ne peut se concevoir qu’en intégrant cette environnement hostile.

“L’information n’est plus un facteur parmi d’autres. Elle est désormais le milieu même de la vie des homme, la matière première de leur action, elle baigne et conditionne les perceptions; comme jamais elle fixe les limites du vouloir.”

“L’arme universelle du XXIe siècle sera la matière grise.”

Dans cette optique, le raisonnement du stratège et donc la stratégie (mot qui  la même racine que stratagème  - ruse de guerre)  s’articule autour des trois notions pivots de :

  • Savoir (derrière laquelle se cache le renseignement),
  • Pouvoir (associé à la décision mais aussi à la logistique et aux contraintes matérielles) et
  • Vouloir (l’action).

image Sans oublier la nécessaire étape de l’évaluation critique (p.78).

“Il faut ajouter que l’irruption en cours de la société de l’information confère à la fonction savoir une importance sans précédent historique.”

L’un des atouts de la France reste la place qu’elle accorde toujours en priorité au facteur humain et à l’identité culturelle, là où d’autres privilégient parfois à outrance la technologie.

“La préservation de l’identité culturelle des peuples prise au sens large est en train de devenir un enjeu fondamental.”

“L’innovation française porte sur un point décisif du débat : l’apport des cultures nationales dans les pratiques de guerre économique.”

 

Ces constatations et cette démarche ont donnés naissance à l’école de guerre économique dont les principes fondateurs sont :

  • avoir un esprit combattif,
  • avoir du recul par rapport à l’information,
  • apprendre à travailler en équipe,
  • maitriser la prise de risque,
  • apprendre la ruse.

Il ne reste plus qu’à méditer cette dernière citation :

“nos acteurs agissent-ils trop souvent sans information préalable suffisante. Ils le font parce que leur approche est d’emblée étroite, ciblée et sectorielle ; le dossier ou le produit visé occulte le souci de  l’information transversale, pluridisciplinaire , collective, topologique tout à fait typique de l’approche asiatique.”

 

Pour aller plus loin sur ce sujet, on pourra se référer aux sites suivants :

  • Infoguerre.fr, site indépendant d’information et de réflexion fut créé en septembre 1999. Dédié à l’origine à l’observation de la guerre de l’information appliquée au domaine économique, politique et militaire, Infoguerre a poursuivi son évolution, se fixant ensuite comme objectif de détecter, d’identifier et de décrypter les stratégies de puissance à l’œuvre dans le monde contemporain, pour mieux analyser les métamorphoses du concept de puissance.

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